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Coûts d’une cyberattaque : pourquoi ils sont sous-estimés ?
La gestion des risques cyberattaques commence par une évaluation précise des coûts d’une attaque et de son impact sur l’entreprise. Pourtant, cette analyse se limite souvent aux conséquences directes, négligeant les répercussions à long terme ainsi que les coûts indirects et immatériels.
Les conséquences directes : visibles mais partielles
Evaluer le coût des cyberattaques consiste à prévoir les impacts immédiats. Il s’agit notamment de stopper l’attaque, mesurer les dégâts, protéger les clients et relancer les activités. Ces frais, bien que connus, ne représentent qu’une partie du coût global.
Analyses techniques pour comprendre l’attaque
Ces études identifient l’origine, le déroulement et les impacts de l’attaque. Elles permettent d’évaluer quelles données ont été compromises afin de mettre en œuvre un plan d’action. Leur complexité et leur coût dépendent du système affecté.
Information et conseils aux clients
Lorsqu’une violation de données est détectée, l’entreprise doit immédiatement informer ses clients. Ces actions engendrent des coûts directs (courrier, appels) et nécessitent de conseiller les clients sur les mesures à adopter.
Mise en conformité réglementaire
Les entreprises victimes peuvent recevoir des amendes en cas de manquement à la sécurisation des données. Les exigences imposées par la CNIL, notamment, entraînent des dépenses supplémentaires.
Communication externe et gestion de crise
Un incident impose souvent des actions de communication pour protéger la réputation de l’entreprise. Cela inclut des campagnes ciblées et une surveillance accrue de l’image de marque.
Les coûts à moyen et long terme souvent sous-estimés
Une cyberattaque peut avoir des conséquences qui s’étendent sur plusieurs années. Selon une étude de Deloitte, ces coûts dépassent largement les impacts immédiats.
Phase immédiate : 10% du coût total
Cette phase correspond aux premières mesures prises : déconnexion des appareils infectés, correctifs de sécurité et reprise des activités. Ces actions, bien que cruciales, ne constituent qu’un faible pourcentage du coût total.
Phase intermédiaire : rétablissement progressif
Au cours des mois suivants, l’entreprise doit mettre en place des infrastructures temporaires, gérer ses relations avec les clients et préparer des procédures juridiques.
Phase finale : reconstruction durable
À long terme, certaines entreprises doivent investir lourdement pour refondre leurs processus, réparer les actifs endommagés et renforcer leur cybersécurité. Dans les cas les plus graves, ces coûts peuvent conduire à la cessation d’activité.
Les impacts immatériels : souvent oubliés, mais critiques
Ces dommages, bien que difficiles à mesurer, affectent directement les performances financières.
Perte de confiance des clients
Les clients touchés par une violation deviennent méfiants. Certains résilient leurs contrats, d’autres se tournent vers la concurrence. Ces pertes se traduisent par une baisse de chiffre d’affaires durable.
Atteinte à la réputation
Une cyberattaque entache l’image de l’entreprise, réduisant sa valeur de marque. En cas de cession, cette dépréciation impacte directement le prix de vente.
Vol de propriété intellectuelle
Certaines attaques entraînent la perte de données sensibles : brevets, stratégies ou plans commerciaux. Ces pertes affectent gravement la compétitivité de l’entreprise.
Augmentation des primes d’assurance et coûts financiers
Les primes d’assurance augmentent après une cyberattaque. Par ailleurs, les établissements prêteurs appliquent des primes de risque, compliquant l’accès au financement.
Une gestion proactive pour réduire les risques
Pour limiter ces impacts, une stratégie de gestion des risques est indispensable. Cela passe par une évaluation complète des vulnérabilités, souvent réalisée via un audit approfondi. L’allocation des ressources nécessaires dès l’identification des risques constitue un investissement stratégique.